Lettre de Bernard à son frère Pierre.
Si affecté, affligé, submergé par l’émotion, je ne suis pourtant pas là pour te dire Adieu. Un Adieu implique un départ et ne saurais l’accepter dans mon imaginaire. Tu demeures souriant, dans ce monde, le nôtre, le mien, présent a jamais Successeur de nos parents tu es en charge, avec bonheur, de l’ensemble de ta famille, de toute ta famille, en étant la référence, l’âme profonde, sereine, indéfectible. Qui pourrait t’y remplacer ? Ton aptitude à comprendre les autres, naissant aux autres, en relation intime avec eux, leur donne une présence réelle, faisant partie de toi dans la plénitude de leur rencontre, ayant confiance en eux autant qu’ils te la rendent et t’écoutent. C’est un échange partagé, unique, singulier consistant parfois seulement à être présent, un geste, être là, par-delà et au-delà des mots. Empathie bienveillante tu es en cela le parangon de l’Amitié, dans le don absolu, la sagesse, la simplicité et la modestie qui nous manquent déjà et dont je veux être le témoin pour les temps à venir.
Absence assourdissante de dissonances dans la symphonie harmonieuse jamais en défaut de nos rapports fraternels, fi de ma pudeur, je veux te dire aujourd’hui non seulement mon affection mais aussi tout mon amour fraternel.
Pierre, mon frère, je t’aime dans l’Éternité.